Un entraînement excessif, en revanche, pourrait être tout à fait préjudiciable. C’est du moins l’hypothèse spéculative d’une étude publiée en septembre, qui s’est penchée sur le « syndrome de surentraînement » Selon les chercheurs, le surentraînement peut provoquer non seulement de la fatigue et des problèmes de sommeil, mais aussi des troubles cognitifs et un comportement impulsif. Et peut-être même un épuisement professionnel.
C’est une bonne idée de faire de l’exercice. En préambule à cet article, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) conseille aux individus de pratiquer au moins deux heures de sport par semaine. Les avantages de l’activité physique pour notre santé, notre bonheur et d’autres facteurs ne sont plus discutables. Cependant, il existe une nouvelle vérité : le surentraînement, notamment au niveau du cerveau, peut avoir des conséquences terribles.
Fin septembre, une étude menée par des chercheurs de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, en collaboration avec l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), et l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), publiée dans Current Biology, a révélé qu’un entraînement trop intense nuit à nos capacités cognitives, notamment au contrôle cognitif.
Trop de sport pourrait augmenter les comportements impulsifs
Les chercheurs avaient initialement l’intention de découvrir les raisons du « syndrome de surentraînement », qui se traduit généralement par une baisse des performances sportives, de la fatigue, etc. En pratique, ils ont recruté 37 athlètes (principalement des triathlètes de haut niveau) pendant neuf semaines et les ont répartis en deux groupes.
Au cours des trois dernières semaines, les athlètes du premier groupe ont suivi un programme « standard » d’exercices de haut niveau, tandis que ceux du second groupe ont accéléré l’intensité pendant toute cette période. Les deux groupes ont dû passer des IRM et effectuer divers tests comportementaux pendant cette période.
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Le sport peut apporter les mêmes effets qu’une activité intellectuelle trop elevée
Les chercheurs ont pu montrer que le « surentraînement » est comparable au surmenage, qui entraîne les mêmes conséquences néfastes sur l’activité du cortex préfrontal latéral.
On a constaté que l’exercice physique pendant de longues périodes réduisait l’activité du cortex préfrontal latéral, une zone vitale pour le contrôle cognitif.
C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles un athlète peut abandonner une course soudainement pour mettre fin à l’agonie, sans tenir compte des conséquences.
Malgré l’objectif à long terme d’améliorer les performances grâce à un entraînement intense, un comportement impulsif, tel que l’arrêt d’une activité physique lorsqu’elle est douloureuse, peut nécessiter un contrôle cognitif afin de le prévenir.
Trop de sport peut mener au burn-out ?
Selon les chercheurs, un « mécanisme neuronal » pourrait expliquer non seulement pourquoi les athlètes surentraînés ne parviennent pas à vaincre les signaux de douleur ou de fatigue, mais aussi pourquoi ils risquent de se doper, ce qui peut se traduire par des performances à court mais à long terme.
C’est pourquoi ils ont commencé à chercher des explications dans le domaine de la médecine sportive, où les performances athlétiques sont plus importantes que jamais. Les athlètes de l’extrême qui utilisent leur corps comme un moteur pour des véhicules à moteur appelés ultra-trailers peuvent mettre en danger non seulement leur cœur et leurs genoux, mais aussi leur cerveau
Enfin, suggèrent-ils, et c’est le plus inquiétant, « au-delà de ces athlètes de haut niveau, les chercheurs pensent que, sur le plan clinique, la fatigue et la diminution du contrôle cognitif pourraient être un premier pas vers le syndrome d’épuisement professionnel, qui touche de nombreuses personnes dans toutes sortes de contextes professionnels »